Poèmes

Vous qui pleurez

Poème de Marie Eustelle

Vous qui pleurez
Venez, vous qui pleurez :
C’est le Dieu qui console ;
Sa plus douce parole
Est pour vous qui souffrez.
Et vous, pécheurs, venez ;
L’agneau mort au Calvaire
N’est pas un Dieu sévère ;
Il vous aime… Espérez !

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Qu’il est doux le Seigneur
Sur son trône de grâce !
Là, son amour efface
L’éclat de sa grandeur.
Qu’il est doux le Seigneur,
Quand de l’âme docile
Il se fait un asile,
Et qu’il parle à son cœur !

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L’autel a mon amour.
Le temple a ma pensée ;
Ma demeure est fixée
Où Jésus tient sa cour.
C’est là qu’est mon bonheur,
C’est là qu’est mon asile.
Adieu, monde fragile !
Jésus seul a mon cœur.

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L’amour qui m’embrase
Pour vous, bon Sauveur,
De sa douce extase
Enivre mon cœur.
Amour délectable,
Tu fais mon bonheur !
Combien est aimable
Ta céleste ardeur !

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Je sens sa présence,
Le ciel est en moi ;
Mon âme en silence,
S’unit à son Roi.
Chœurs sacrés des anges
Qui formez sa cour,
Offrez mes louanges
A ce Dieu d’amour.

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Cher objet de mes feux, pour toi seul je respire ;
Augmente mes ardeurs, ô mon unique bien !
T’aimer, mourir d’amour, c’est tout ce que je désire
Ce cœur qui t’est uni par le plus doux lien.

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Nourri du pain sacré, je suis ton tabernacle ;
Mon âme est ton palais, ton temple, ton autel ;
Il n’est rien que j’envie au bonheur du cénacle ;
Tu me donnes déjà quelque avant-goût du ciel.

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Le ciel, ô mon Jésus, c’est toi ! … Chastes délices,
Le monde ne saurait soupçonner vos douceurs :
Il me plaint, ne voyant en moi que sacrifices ;
Il ignore, grand Dieu, vos biens et vos faveurs !

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Vainement le monde s’apprête
A troubler ma paix, mon bonheur ;
Je laisse gronder la tempête,
Je repose en ce divin Cœur.
Oui, je brave, sous cette égide,
Tous mes ennemis à la fois ;
Et de souffrir je suis avide,
Quand je vois mon Chef sur la Croix.
Dans ses mains que l’amour captive,
Je trouve un asile chéri ;
Dans ses pieds sacrés, ma foi vive
Me découvre un nouvel abri.
Mais l’heureux centre auquel l’aspire,
C’est son Cœur ouvert sur ce bois ;
C’est là que doux est son empire ;
Oui, le bonheur est dans la croix.

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Mondains, vos honneurs, vos richesses,
Ne sont point l’objet de mes vœux ;
Gardez vos trompeuses promesses
De plaisirs et de jours heureux.
Le Cœur de Jésus est l’asile
Que son amour offre à mon choix.
J’y cache ma vertu fragile :
Tout mon salut est dans la croix.

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O seul ami que j’adore et contemple,
Divin époux, ô Jésus mon espoir !
Ah ! près de toi, que ne puis-je, en ce temple,
Couler mes jours jusqu’à leur dernier soir !
Si ton amour me ravit par ses charmes.
Ah ! donne-moi de répondre à ses feux ;
Je veux t’aimer dans les croix, dans les larmes,
En attendant de te voir dans les cieux !

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