Gédéon (2)
Gédéon (2)
Deuxième partie
Lecture Juges 8. 27
Avec l’or, Gédéon fabriqua un héphod qu’il installa dans son village, à Ophra. Tout Israël s’y prostitua, en lui rendant un culte, de sorte que cet héphod devint un piège pour Gédéon et pour sa famille.
La royauté refusée
Après la victoire d’Israël sous la conduite de Gédéon, le peuple fait ce que Dieu voulait éviter. Au lieu de donner gloire à l’Eternel pour la victoire sur les madianites, il veut remettre son avenir entre les mains de Gédéon et même lui créer une dynastie. « Règne sur nous, puisque TU nous as délivrés des Madianites. Ton fils, puis ton petit-fils te succéderont. »
Pour eux, ce n’est pas l’Eternel qui les a délivrés, mais c’est Gédéon.
Ce dernier refuse cette royauté qui lui est offerte et demande au peuple de reconnaître Dieu comme celui qui règne sur Israël. « C’est l’Eternel qui régnera sur vous. »
Le piège
Après avoir parlé ainsi au peuple, on peut se demander quel mouche a piqué notre ami Gédéon !
Il demande sa part du butin, soit 20 kilos d’or. Rien de plus normal jusqu’ici ! Mais alors qu’il venait d’exhorter le peuple à se confier en Dieu et en lui seul, voilà que l’histoire des anneaux d’or se répète. En effet, souvenons nous que c’est avec des anneaux et des pendentifs qu’Aaron avait fabriqué le veau d’or pour la perte d’Israël.
Avec cet or, Gédéon va fabriquer un éphod qu’il exposera dans son village.
Il faut nous rappeler que l’éphod faisait partie des vêtements sacerdotaux qui avaient été faits selon l’ordre de l’Eternel pour Aaron et ses fils comme sacrificateurs. C’est dans cet éphod que se trouvaient L’ourim et le toumimm qui permettaient aux sacrificateurs d’interroger l’Eternel. Voulait-il de cette façon que le peuple reconnaisse que l’Eternel parlait aussi par lui ?
Exode 28.4 « Voici les vêtements qu’ils feront: un pectoral, un éphod, une robe, une tunique brodée, une tiare, et une ceinture. Ils feront des vêtements sacrés à Aaron, ton frère, et à ses fils, afin qu’ils exercent mon sacerdoce. »
Cet éphod de Gédéon devint un objet d’adoration pour le peuple sans que celui-ci s’y oppose.
– Dieu voulait que Gédéon soit le libérateur du peuple,
– le peuple voulait que Gédéon soit son roi
– et Gédéon voulait le sacerdoce !
Sa fin de vie
Remarquons avec quelle aisance de style, l’auteur du livre des Juges, à la fin du chapitre 8 navigue entre les deux noms du personnage, Gédéon et Yeroubbaal. Yeroubbaal, l’homme de guerre, l’homme de la victoire sur les madianites et Gédéon, celui qui à la fin de sa vie fit le contraire de ce qu’il avait fait au début de ma mission !
Gédéon fut juge en Israël pendant 40 ans, et le garant de la paix du pays.Le texte nous dit qu’il mourut après une heureuse vieillesse.
Malgré son péché (il avait manqué la cible), Dieu ne l’avait pas rejeté. L’auteur du l’épitre aux Hébreux, le cite même comme un héros de la foi et ne semble retenir que la toute première partie de son histoire.
Là où il me parle
La vie de cet homme nous amène à nous poser beaucoup de questions !
– Pourquoi vouloir une autre place que celle que Dieu a prévue pour moi ?
– Est-ce que par mes actes, j’amène les autres à rechercher Dieu ou à s’en éloigner ?
– Dieu ne me rejette pas quelque soit ma faute.
Cela me fait aussi prendre conscience que le fait d’être heureux et prospère ne signifie pas pour autant l’approbation de Dieu sur nos vies ou de son indifférence concernant nos actes idolâtres.
Bien terminer la course me semble être le plus beau témoignage, bien plus que les actes héroïques du départ dans nos vies.
Et n’est-ce pas l’exhortation de Paul à la fin de sa vie ?